Au pays du café et des montagnes
- Du 5 au 29 janvier 2017
- De Manizales à Ipiales
- Pas de commentaires
- Pays traversés | Colombie
Eje Cafetero
Nous sommes partis de Jardin, un des villages frontières de la région cafetera afin de rejoindre Manizales. Lors une pause sur une vraie aire d'autoroute située au milieu des montagnes recouvertes de plantations de cafés, d'orangers et de bananiers, nous avons fait connaissance avec un couple de colombiens, Augusto et Maria Dolores, habitant la ville. Ceux-ci nous ont mis en contact avec une journaliste pour faire un reportage sur notre voyage. Nous avons rejoint le lendemain la ville et avons été aussi invité chez nos amis pour le repas et l'après-midi.
Nous avons ensuite visité la ville de Manizales en pleine féria. Nous avons pu admirer la vue à un mirador, Pierre-Louis, Maude et Camille sont montés en haut de la cathédrale. Nous avons aussi profité de billets d'entrée pour la féria d'artisanat.
Après notre passage à la féria d'artisanat, nous avons roulé en direction du parc national naturel Los Nevados dans lequel sont recensés plusieurs volcans dont certains actifs et quelques uns avec de la neige éternelle. Nous avons dormi très près de l'entrée du parc, à 4000 m mais le lendemain matin impossible de démarrer, nous n'avons pas su ce qui a coincé, le froid, l'altitude, la pleine lune ou autre chose mais nous avons quand même trouvé des colombiens qui nous ont tracté sur quelques kilomètres afin que le moteur se réchauffe et reste démarré. Nous avons fait une pause dans notre descente près de la lagune noire et avons parlé avec nos sauveurs ainsi qu'avec des guides qui nous ont offerts une agua de panela (de l'eau chaude avec de la panela, sorte de sucre de canne très peu purifié, et de la canelle, un régal et une institution en colombie).
Nous avons choisi de refaire un essai pour aller au parc le lendemain matin tôt mais la route se terminait en piste étroite, pentue et boueuse et le tout dans la brume. Nous avons abandonné le parc par cette entrée et sommes repassés voir nos amis pour leur dire au-revoir.
Nous avons ensuite pris la route pour Filandia, un village situé dans la région cafétera où nous avons choisi de nous arrêter pour fêter l'anniversaire de notre grande Maude qui était très heureuse d'avoir enfin 6 ans. Elle a pu s'essayer au roller et nous avons passé une journée très agréable à parler avec nos voisins et à visiter l'endroit.
Le lendemain des 6 ans de Maude nous sommes partis visiter Salento, petit village assez touristique tout proche et nous en avons profité pour faire un tour en Jeep Willys, la jeep qui sert ou qui servait dans les fincas de café pour transporter les sacs remplis de grains et qui maintenant est surtout une attraction touristique. Notre tour en Jeep nous a emmené dans la vallée de Cocora où nous avons fait une courte balade afin d'admirer les palmiers à cire qui poussent au milieu des montagnes en altitude.
Le lendemain, nous avons jeté notre dévolu sur une finca de café, la Finca El Ocaso, que nous avons visité afin de tout découvrir sur la café de A à Z. Cette finca fait du café avec l'appellation de montagne, c'est à dire poussant à plus de 1500 mètres d'altitude. Le guide nous a expliqué comment les plants poussaient, que le café a une production cyclique de 5 années et qu'il faut couper l'arbuste tous les cinq ans, en tout, un plant vit jusqu'à 23 ans. Après cela, les rendements ne sont plus intéressants et l'arbuste est remplacé. Les arbustes sont coupés pour permettre aux ramasseurs d'accéder facilement aux grains de la plante. Après cela, nous avons pu ramasser des grains de café bien murs, c'est un travail qui doit être fastidieux car chaque grain arrive a maturité à un moment différent de ses voisins. Si on ajoute à cela les pentes des montagnes sur lesquelles poussent les arbustes, on comprend que chaque récolteur récolte environ 25kg par jour en saison (il gagne donc pour son travail 25 000 pesos (moins de 10 euros)). On a ensuite suivi le processus de séparation des grains de café puis de séchage et enfin le tri des grains qui est effectué manuellement par les femmes (pour permettre d'offrir du travail à une population plus grande et parce que le tri fait manuellement occasionne moins de perte que celui fait à la machine.). On a ensuite pu déguster un café de première qualité fait à la Finca et préparé dans les règles de l'art. Camille a adoré.
Les andes du sud
Après la visite de la Finca qui nous a enchanté, nous avons décidé d'avancer la route vers Cali. Sur l'autoroute, le moteur a eu un coup de chaud et nous avons du nous arrêter en urgence avant qu'il ne prenne feu. Après que celui-ci ai refroidi, nous avons pu constater que nous manquions cruellement de liquide de refroidissement et que ce problème venait un tuyau entaillé. Nous avons été remorqué gratuitement jusqu'à la ville suivante où nous avons rencontré des habitants adorables qui nous ont mis en contact avec un garagiste qui le lendemain, un dimanche, nous a réparé le tout en 2h30 pour moins de 60 euros. Nous avons repris la route et avons pu arriver à Cali et nous installer dans le sud de la ville, dans une propriété munie d'une piscine, faisant le contentement de toute la famille (sauf Aurore qui a trouvé l'eau trop froide à son goût).
Nous avons visité Cali qui ne nous a pas beaucoup plu mais nous sommes aussi montés sur la colline du Cristo Rey et avons eu une jolie vue sur la ville et ses alentours.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers Popayan, appelé la Ciudad Blanca en raison de ses murs en chaux blanche et y avons rencontré Nadia et Diego de Carpe Diem en Kombi, deux argentins en voyage avec leur chienne Cofica.
Nous avions envie d'aller visiter trois endroits dans les environs de Popayan, Silvia un petit village dans lequel le marché du mardi réuni les indigènes Guambianos ainsi que deux sites archéologiques, Tierradentro et San Agustin. Nous avons pris la route en direction de Tierradentro mais la route s'est assez vite transformée en piste boueuse en raison de la pluie avec des multiples travaux de réparations et un pont à la stabilité incertaine. Après une halte pour la nuit à Inza, nous avons fini par arriver au site archéologique, que nous avons visité, en décrétant que nous ne repasserions pas par cette route. Tierradentro est un ensemble de sites ou l'on a retrouvé des tombes creusées dans le sol dans lesquelles on descend par un escalier plus ou moins grand (jusqu'à 6m de profondeur) et en bas duquel se trouve une salle funéraire avec des colonnes, parfois des peintures et même des visages sculptés. Nous avons sympathisé avec des colombiens qui nous ont offert de la chicha, boisson fermentée à base de maïs ou de cane (ici de cane) ayant un goût de bière artisanale mais un peu plus forte en alcool. La personne ayant préparé la chicha étant d'origine indigène nasa, nous avons appris à dire bonjour en nasa (mangapété) et appris qu'il y avait plus de 60 langues indigènes encore parlées en colombie.
En partant de Tierradentro, nous nous sommes dirigés vers San Agustin mais, là encore, en raison des pluies plusieurs éboulements ont eu lieu et la route a été fermée le temps de déblayer, seule une voie était praticable et seulement pour des voitures légères. La situation devant peut-être se débloquer en début de soirée et nous permettant au mieux de repartir le lendemain matin, nous avons choisi, à regret, de faire l'impasse sur le site archéologique le plus important de Colombie. Il ne nous restait plus que la solution de rejoindre Pasto en passant par Mocoa mais entre ces deux villes, la route est très dangereuse, une piste mal en point sur 80 km appelée le tremplin de la mort, étroite (une seule voie, ce qui demande de faire marche arrière lorsqu'on croise un autre véhicule), avec un ravin de 400m de profondeur avec les pluies récentes et notre Phileas qui à la capacité de s'embourber et de casser des pièces un peu partout, nous avons choisi la sécurité mais accessoirement la route la plus longue. Nous avons choisi de remonter vers le nord jusqu'à Arménia puis de repasser vers Cali pour rejoindre Popayan puis Pasto. En passant, nous avons fait un arrêt très apprécié au désert de la Tatacoa. Nous avons retrouvé nos amis Ana et Sergio, rencontrés à Villa de Leyva, et avons passé un agréable moment en leur compagnie. Sergio ayant discuté avec les policiers du village nous avons appris qu'une partie de la route pour San Agustin s'était effondrée et que le pont que nous avions pris pour rejoindre Tierradentro depuis Popayan n'était pas en construction mais plutôt en train de s’effondrer lui aussi. De quoi nous conforter dans notre idée de faire un énorme détour.
Nous avons ensuite roulé trois jours de suite pour enfin atteindre Pasto, nous avons traversé la cordillère centrale entre Ibague et Armenia, nous faisant passer de 500m à 3300m d'altitude pour ensuite redescendre à 1700m d'altitude le tout en moins de 80 km. Phileas et tout les autres camions ont eu beaucoup de mal à monter et lors de notre descente nous avons du nous arrêter lors de certains virages difficiles car les camions en face utilisaient les deux voies pour pouvoir monter. Nous avons toutefois vu des paysages magnifiques, des montagnes remplies de plantations de café, de bananiers mais aussi plus en hauteur le paramo, une végétation très spéciale de la cordillère des Andes qui se situe entre 3000m d'altitude et les neiges éternelles. La route d'Arménia jusqu'à Popayan fut assez plate sauf vers la fin et nous avons eu la possibilité de revoir les tren cañero, des camions avec pas moins de 4 remorques gigantesques pour transporter la cane à sucre.
Lors de notre trajet pour arriver à Pasto, nous avons rencontré un voyageur vénézuélien à vélo que nous avons emmené jusqu'à destination, la route allant jusqu'à Pasto étant elle aussi assez difficile.
Durant ces trois jours de route, nous avons bénéficié de la gentillesse et de la bienveillance des colombiens qui nous ont entre autre offert de l'eau fraîche en sachet, les filles ont été ravies de boire à même les sachets comme les colombiens.
Nous avons fait un tour rapide de Pasto, avons fait quelques courses et récupéré des photos que nous avions fait envoyer dans un centre de livraison afin de pouvoir commencer la vente collaborative de photos de notre voyage comme beaucoup d'autres voyageurs.
Nous avons fait ensuite une halte à la laguna de la cocha avec pour but de faire un tour en lancha dessus. Le temps très couvert ne nous a finalement pas permis de nous balader sur la lagune mais nous avons passé une nuit très calme et avec eu une belle vue sur la lagune depuis la route en arrivant et en repartant.
Nous nous sommes ensuite dirigés vers le sanctuaire de las Lajas, un sanctuaire bâti entre deux parois d'un ravin. C'est un lieu très fréquenté en week-end par les colombiens et équatoriens pour des raisons religieuses mais aussi par d'autres touristes pour des raisons esthétiques, le lieu étant juste magnifique.
Le lendemain, nous avons fait une halte à Ipiales pour notre dernière nuit en Colombie puis avons passé la frontière avec l'Equateur le lundi matin tôt.
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