"La Terre est bleue, comme une orange."
Paul Eluard

Pérégrinations d'une famille en camping car autour du monde.

Guatemala, seconde partie

Depuis Semuc Champey, nous faisons la route vers Antigua en deux jours et arrivons dans la ville touristique en milieu d'après-midi. 

A Antigua, nous parlons avec des voyageurs canadiens, Penny et Dane puis allons faire un tour rapide en ville. Nous retrouvons même des américains (@tribehoppers) que nous avions croisé à San Cristobal de Las Casas (au Mexique). En discutant avec eux, Pierre-Louis découvre que le bouton de moustique bizarre qu'il a sur l'épaule depuis deux semaines est en fait peuplé de larves de bestioles. Il essaye donc de les faire sortir en les asphyxiant... il faut bien faire quelque chose.
Le lendemain, nous visitons Antigua, ses églises pour la plupart détruites, ses bâtiments plus ou moins reconstruits et tous ses expatriés, américains, canadiens, européens... La ville est très belle mais tellement axée vers le tourisme que les prix s'en ressentent, artisanat, services, restauration et hôtellerie... Nous décidons de rester une journée de plus pour monter sur une colline au nord de la ville de laquelle nous avons une belle vue sur Antigua et pour essayer de trouver des livres en français pour Maude à l'alliance française. Finalement, nous restons près d'une semaine sur place car deux familles de voyageurs arrivent la veille de notre départ et ils ont des enfants. Nous rencontrons donc On a perdu la boussole, famille franco-italienne de 4, Guido et Laure et leurs deux enfants Luca et Milo ainsi que La Vuelta al mundo de los muchos, famille argentino-uruguayaine vivant avant leur départ en Espagne, Dario et Natalia et leurs trois enfants, Abril, Djeray et Newen.
Durant cette semaine, nous profitons d'avoir d'autres voyageurs avec qui discuter, Pierre-Louis en profite pour aller se faire opérer ses bestioles, c'est en fait un Colmoyote, qui pond des œufs sous la peau, il en est quitte pour trois points de suture. Les filles sont ravies d'avoir des copains avec qui jouer.

Nous repartons après une longue pause à Antigua pour Panajachel et surtout le lac Atitlan. Nous arrivons dans le village et trouvons une place sur un parking gratuit en bord de lac puis nous allons faire une petite promenade. Panajachel est un village tellement touristique que les locaux l’appellent parfois Gringotenango (ce qui signifie : ville des gringos ou qui appartient aux gringos). Le lendemain, nous trouvons un bateau qui nous fait faire un tour sur le lac pour nous emmener voir trois villages : San Juan La Laguna, San Pedro La Laguna et Santiago Atitlan. Sur le lac Atitlan, les villages sont des villages indigènes Mayas et sont au nombre de 12, chacun d'entre eux portant le nom d'un apôtre. L'éthnie la plus représentée est les Cakchiquels et les trois villages que nous visitons sont les 3 seuls villages Tzutujils (prononcer sutuhil) des environs. Nous débarquons à San Juan, joli petit village peu touristique, axé sur la culture du café, sur la teinture (des fils de coton principalement) et sur le tissage. Le second village que nous abordons est San Pedro, ville plus grosse que San Juan et autrement plus touristique. Nous nous baladons, mangeons un peu puis repartons pour Santiago Atitlan, la ville la plus importante du lac (avec environ 60000 habitants). La ville est très touristique et cela s'en ressent mais les Mayas ont gardé toutefois beaucoup de leurs traditions. A Santiago (Saint Jacques), nous prenons un guide en tuk-tuk qui nous emmène faire un tour non accessible seulement à pied. Nous admirons le lac du haut d'un mirador, nous baladons entre différentes plantations de café (culture principale de la ville avec les avocats), nous recueillons un instant sur la place de la paix en mémoire des populations indigènes massacrées lors de la guerre civile (dont la paix à été signée il y a peu), observons le lavoir traditionnel des mayas puis allons à la découverte de Maximon (prononcer machimone), une idole maya créée suite à l'arrivée des espagnols et à la destruction des dieux mayas originaux. Maximon est une statue recueillie par une famille maya du village, il change de maison tous les ans et de nombreux cérémonies et offrandes lui sont adressés pour aider le négoce, protéger la famille et les enfants, aider les récoltes ou tout autres problèmes. Nous assistons à une cérémonie officiée par un chaman. Après Maximon, nous partons visiter l'église catholique de la ville.
Dans tous les villages visités, les indigènes sont majoritairement en costumes traditionnels, un peu moins dans les zones touristiques, les tissus sont magnifiques ainsi que les paysages, les rues des villages sont escarpées. Une fois rentrés à Panajachel, nous nous baladons de nouveau dans la ville puis allons faire une baignade rapide dans le lac.

Le lendemain, nous partons faire un tour à Solola pour profiter de son marché peu touristique et peu cher en espérant pouvoir acheter des tissus typiques guatémaltèques pour mettre sur nos banquettes. Nous n'avons malheureusement pas de chance, on nous informe que dans ce marché on ne vend que des vêtements et des tissus fins et délicats, ce qui n'est pas le cas des tissus que nous cherchons. Nous retournons à Panajachel pour la nuit. Nous pensions aller au marché de Chichicastenango pour voir les couleurs, nous espérons maintenant y trouver ce que nous cherchons.

Nous prenons la route pour Chichicastenango et arrivés sur place, nous allons faire un petit tour dans la ville pour repérer les lieux du marché le plus connu du pays. Nous avions déjà vu du maïs noir (nixtamalisé c'est-à-dire mis à tremper dans de l'eau de chaux) dans des sacs sur des marchés (et surtout beaucoup de nixtamal jaune ou blanc), nous découvrons avec bonheur des tortillas de nixtamal noir que nous nous testons le soir même. Le lendemain, nous retournons au marché (l'idée de revenir le jour du marché pour avoir plus de choix était bonne mais malheureusement les prix ont flambés et il est plus difficile de les faire baisser) et nous achetons ce que nous voulions.

Nous reprenons la route en direction de San Andres Xecul, un petit village réputé pour sa façade d'église jaune puis nous dépassons Quetzaltenango, que nous avons finalement décidé de ne pas visiter, pour prendre la route du Salvador. Nous faisons quelques arrêts sur le trajet pour se baigner dans des piscines d'eau chaude et nous finissons par arriver à la frontière du Salvador.


Le Guatemala est un pays que nous avons vraiment adoré. Les gens y sont adorables bien que leurs conditions de vie soient difficiles. Il n'est pas rare de croiser de très jeunes filles (moins de 15 ans) avec des enfants, les leurs . Les enfants participent tous ou presque aux gains financiers de la famille et on en croise partout qui vendent des fruits, légumes ou qui proposent des services comme le cirage des chaussures, qui portent du bois comme les mayas (avec une sangle sur leur tête). Beaucoup d'entre eux ont l'age de maude et c'est assez difficile pour nous. La plupart des familles sont nombreuses et beaucoup d'enfants ne sont pas scolarisés (surtout chez les mayas), bien que ce soit pour eux le seul moyen d'apprendre l'espagnol. Souvent, sur les marchés, seule une femme parle l'espagnol et traduit ce que l'on demande pour les autres.
Comme au mexique, la base de tout repas est la tortilla, mais contrairement au mexique, celles ci ne sont pas faites dans une tortilleria par une machine mais à la main par les femmes. On croise partout, mais vraiment partout des groupes de femmes occupées à la confection des tortillas qu'elles vendent en général un quetzal les quatre (1 quetzal = 12 centimes d'euros). Elles font tout, depuis la cuisson du maïs, à son broyage puis à la confection des galettes qu'elles claquent entre leurs mains avant de les poser sur une grande plaque chaude. Une femme maya nous a laissé visiter sa cuisine et nous avons été ravis de suivre le processus de fabrication des tortillas que nous avons beaucoup mangées.
Au Guatemala, pas de topes comme au mexique mais des tumulos, sensiblement identiques... mais en moins grand nombre. Cela explique peut être que les guatemaltèques conduisent comme des fous. Peu de voitures particulières mais un nombre incalculable de chicken bus, de collectivos et de tuk tuk. Les chicken bus sont d'anciens school bus américains colorés et bénis par dieu qui roulent à grande vitesse et sautent par dessus les nids de poule. Chacun de ces bus est doté d'un assistant, debout devant la porte avant qui reste ouverte et qui fait des grands signes aux voitures pour qu'elles s'écartent et laissent passer le bolide. L'assistant passe son temps à descendre et monter du bus  (même en marche) pour aller chercher les passagers, en hurlant dans les rues la destination du bus en question, et leurs bagages qui eux sont sur le toit du bus (là encore, cela se fait la plupart du temps alors que le bus roule). Les tuk tuks, quant à eux sont omniprésents dans les villes et servent aux habitats à se déplacer, ils passent partout, même dans des ruelles très étroites et pentues.
Le Guatemala est enfin un pays plein de couleurs, que l'on parle des étals de fruits, des facades et intérieurs d'églises ou bien des guatemaltèques eux mêmes qui, dans la plupart des villages indigènes, sont en habits traditionnels, hauts en couleurs et différents d'un village à un autre.
Les filles ont maintenant des nouveaux jeux... Elles sont tour à tour chauffeurs de tuk-tuk ou de bus/pick-up collectif, confectionneuse/vendeuse de tortillas ou femmes mayas qui portent des affaires sur leur tête.

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Où sommes nous ?

Nous sommes arrivés à Buenos Aires il y a 6 ans.

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