"La Terre est bleue, comme une orange."
Paul Eluard

Pérégrinations d'une famille en camping car autour du monde.

Un bébé en voyage à l'autre bout du monde

Après avoir appris que j'étais enceinte nous avons pris la décision de continuer notre périple sans rien changer et que ce bébé naîtrait dans un pays hispanophone sur le trajet. Nous avons aussi décidé de ne pas faire les examens que nous jugions inutiles à ce stade comme les multiples prises de sang ou analyses d'urine. Nous n'avions pas envie de trop nous préoccuper de tout ces examens et plutôt de continuer à profiter du voyage et de la grossesse sans stress superflu. Nous avons donc choisi de ne faire que les échographies afin de voir notre bébé et vérifier que tout se passe bien. Lors de la seconde échographie, réalisée au Guatemala à Santa Elena, nous avons appris que notre troisième petit voyageur serait une petite voyageuse mais il faut bien avouer que nous avons tout de même attendu confirmation à l'échographie suivante car nous n'étions pas surs et certains de ce que nous avions vu (ou pas vu), les images ressemblant quand même à Canal+ crypté.

Au fur et à mesure du voyage, nous nous sommes aussi penchés sur une question qu'on se posait dès le départ mais à laquelle il a été compliqué de répondre : trouver ou non un(e) professionnel(le) qui pourrait nous assister lors de l'accouchement et du coup se décider sur le pays, la ville et le lieu de l'accouchement. Depuis ma grossesse pour Camille, je fais partie, sur les réseaux sociaux type Facebook, de groupes de mamans et de professionnel(le)s qui sont orientés accouchements naturels et/ou accouchements à domicile. Avant le voyage, je m'étais un tout petit peu renseignée sur les accouchements dans les pays que nous allions visiter, juste au cas où et j'ai été mise en contact avec une association nantaise qui a des contacts de sage-femmes dans plusieurs pays d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud. Au milieu de la grossesse, j'ai recontacté cette association pour avoir des noms de sage-femmes travaillant en Colombie car au vu de notre avancée ce serait le pays le plus probable pour l'accouchement. J'ai donc pu contacter deux sage-femmes colombiennes, une seule m'a répondu mais elle a du refuser ma demande car elle vit à mi-temps au Mexique et n'était pas en Colombie au moment de mon terme. La gentillesse des colombiens passant par là, cette sage-femme à tout de même tenu à m'aider et à trouver quelqu'un pour nous. Nous avons donc eu le contact d'une sage-femme et doula colombienne travaillant à Bogotá, Alexandra, qui travaille avec deux autres collègues, Bibiana et Maria. Toutes les trois ont accepté de nous accompagner malgré l'avancement de la grossesse. Nous avons donc choisi de faire une pause dans le voyage, de laisser Phileas dans un parking et de louer un appartement pour être plus confortable pour l'arrivée de notre troisième poulette.

Sur le continent américain, la grossesse est supposée durer 38 semaines (ou 40 semaines d’aménorrhées, SA) alors qu'en France le personnel médical se base plutôt sur 41 SA. Notre poulette a décidé de se faire un peu attendre (en comparaison avec ses sœurs) et a pointé le bout de son nez pour les 41SA. Les mamans colombiennes avec qui nous avons sympathisé étaient très stressées et inquiètes de voir que je n'avais toujours pas accouché à 40SA alors qu'ici au delà des 40SA, les médecins pratiquent la césarienne. Nous, de notre côté, nous étions très sereins et cela intriguait un peu les voisins et voisines qu'on ne soit pas plus inquiets que ça. Pour l'accouchement, j'ai eu un travail qui a beaucoup duré et qui s'est arrêté au bout de 2 jours alors que celui-ci était bien avancé. Il a repris 3 jours plus tard pour s'arrêter par la naissance de notre petite Aurore qui avait décidé de se mettre de travers dans le bassin afin de pimenter la chose. Nos sage-femmes ont réussi à centrer son corps et surtout sa tête afin qu'elle sorte de manière naturelle. Tout s'est bien passé même si nous avons trouvé l'attente avant l'accouchement et le travail assez long. Aurore est née le samedi 17 septembre 2016 à 18h42, pesait 3,2 kg et mesurait 51 cm.

Afin de pouvoir reprendre le voyage, il nous fallait un passeport pour Aurore et pour cela la déclarer à l'état français. Après quelques renseignements, il nous fallait d'abord déclarer la naissance aux autorités colombiennes, à la notaria, ce qui a été épique. Tout d'abord, pour déclarer une naissance aux autorités colombiennes il faut obligatoirement connaître le groupe sanguin du bébé donc nous avons du faire faire une prise de sang à Aurore pour fêter sa première semaine de vie. La personne qui a fait la prise de sang a fait une prise de sang classique (dans le bras et non dans le pied comme c'est habituellement fait pour les bébés), n'a pas voulu que j'allaite Aurore pour lui éviter d'avoir mal j'ai du donc lui donner mon petit doigt à défaut d'autre chose et elle (toujours la laborantine) a utilisé une aiguille pour adulte et lui a prélevé autant de sang que pour un adulte. Tout ça pour n'avoir que le groupe sanguin et même pas le génotype avec, Aurore est donc A+ et nous avons pu aller, avec nos sage-femmes, à la notaria 9 où un ami à elles travaille. Nous avons donc rencontré Gustavo avec qui nous avons rempli les papiers. Nos sage-femmes ont fait de leur côté le nacido vivo, témoignage de leur part que nous avons bien eu un enfant qui est né vivant, de sexe féminin et qu'il s'agit bien de l'enfant présent à la notaria (ceci pour contrer les vols d'enfants). De son côté, Gustavo nous a demandé nos pièces d'identité (avec nos tampons de visa) ainsi que tout un tas de renseignements comme nos niveaux d'études, le poids et la taille d'Aurore à la naissance, la durée de la grossesse, mon groupe sanguin mais aussi le nombre d'enfants et de grossesses que j'ai eu et le prénom et la date de naissance de Camille. Après avoir payé les frais de déclaration, Gustavo est allé amener tout les papiers au bureau de l'état civil où nous avons du attendre pour que Pierre-Louis et nos deux sage-femmes signent et mettent leur empreinte digitale pour finaliser le processus. Pour prouver à l'état civil que l'enfant déclaré est bien présent, il faut également faire les empreintes de pieds de celui-ci. Les bureaux fermant à 12h30 pour la pause du midi, nous sommes allés manger et sommes revenus à 14h pour récupérer les deux documents dont nous avions besoin pour faire l'état civil français, c'est-à-dire le nacido vivo et la déclaration à la notaria (l'état civil colombien). Arrivés à 14h à l'accueil, nous avons du attendre plus d'une demi-heure avant de pouvoir récupérer nos papiers, la dame de l'accueil recevant les papiers de tout le monde au fur et à mesure et appelant les personnes pour leur donner les papiers, l'opération qui s'avère assez amusante au départ, devient vite longuette quand une foule se presse pour entendre les noms énoncés.

L'étape suivante pour nous à été la déclaration de la naissance d'Aurore à l'ambassade auprès de l'officier d'état civil. Pierre-Louis est donc passé un matin à l'ambassade de France à Bogota muni du nacido vivo, de la déclaration à la notaria, nos deux passeports ainsi que notre livret de famille, à fait les papiers et comme l'ambassadeur n'était pas présent, il n'a pas pu récupérer l'état civil d'Aurore mais l'officier d'état civil lui a certifié que nous pourrions le récupérer le jour de notre rendez-vous pour la demande de passeport.

Pour l'étape d'après, nous avions pris rendez-vous pour faire une demande de passeport et nous sommes aussi allés faire une photo d'identité chez un photographe qui a retouché un peu la photo afin d'enlever les doigts de Pierre-Louis qui tenait la tête d'Aurore. Nous avons eu du mal à lui faire ouvrir les yeux et fermer la bouche, la plupart du temps petite Aurore préférait faire l'inverse. A notre rendez-vous à l'ambassade, hormis le retard, nous n'avons eu aucun soucis, l'officier d'état civil étant très gentil avec nous et très intrigué par notre parcours. Celui-ci nous a appelé pour nous prévenir que le passeport d'Aurore était bien arrivé à l'ambassade, les délais ont été assez courts puisque nous avons attendu moins de 2 semaines. Nous avons pu récupérer le passeport à l'ambassade, sans prendre  de rendez-vous et cela nous a pris seulement quelques minutes.



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Où sommes nous ?

Nous sommes arrivés à Buenos Aires il y a 6 ans.

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